Regarde ces corbeaux volants mangeant l’herbe de tes désirs
arrache sans y penser les poils de ton amoureux pour les mettre dans tes trous de nez

ne sens-tu pas l’amour qui en émane ?
laisse donc dérouler tes sourcils en épée, laisse les suivre les vagues du vent,
flotter dans les cheveux des nuages, atterrir dans les algues du ciel
tu m’emmêles, tu t’emmêles
tu es tout coincé, tu ne peux même plus respirer, tes poumons sont pleins

du souffle de l’amour
douce strangulation, nourris-toi des tentacules collants, oscillant
laisse pousser en toi les poils de ton amoureux, c’est une vierge
forêt qui se développe
dans ton corps. Ça te gratte peut-être, peut-être même que demain
ces lianes, ces fils, cette tignasse de branches et de feuilles
te sortiront des oreilles,
feront exploser tes yeux,
briseront tes os,
étoufferont ton cœur, impuissant.

N’essaie pas de te débattre, de fuir ton sort,
sa semence est déjà en toi, je l’ai vue
dans tes yeux