Prendre des pincettes
Choisir ses mots
Noyer l’poisson
Fermer ses voiles et voiler ses propos
On m’a bien dit d’pas l’faire
Mais moi j’préfère
Me mettre à nu
Ouvrir mon coeur
Baisser mon froc
J’ai même pas peur
Je sais, ça choque
Glisser sur les plaques de verglas
Me prendre des murs
Foncer dans l’tas
Me ramasser plein d’écorchures
J’ai une bonne dégaine de déglingo
Avec mes plâtres et mes plaies rincées à chaud
J’peux vous montrer mes cicatrices
J’ai mon petit côté agitatrice
Je m’en suis bien pris des vents
J’m’en suis ramassé des volcans
J’en ai raté des portes ouvertes
J’ai même trébuché sur des fourmis vertes
Les trottoirs m’connaissent bien
Ils ont beau m’dire viens, c’est vain
J’ai d’la peine à suivre la ligne, ya pas d’doute
On m’a dit d’pas l’faire
Mais moi j’préfère
Marcher au milieu de la route
Je rate le coche
J’plante mon entrée, c’est moche
Je foire mes mélodies
Mes tirades j’les oublie
J’m’éclate de pleurs
C’était pas l’heure
La peur d’tout perdre
Ça m’connait
C’est quand j’la sens que je sais être dans le vrai
Car si je n’ai pas peur
C’est que ça n’a pas de valeur
Alors j’préfère m’blesser d’partout
Que d’rater ce rendez-vous
Et j’vais pas rester dans les clous
Ou peut-être ceux du spectacle
Rien à dire, j’aime pas le mou
Je préfère les obstacles
J’me les prends en pleine poire
J’me marre, c’est la foire
Souvent ça loupe dans les grandes largeurs
Mais quand j’me met dans l’mille
Et ben je récolte mon dû
tu m’as vu?
J’me mets à nu